L’auteur Jason Burke Murphy a publié sur le site du BIEN (Basic Income Earth Network), une tribune en forme d’investigation autour de la taxe carbone. Il revient en détail sur la pensée des écologistes et de leur entourage par rapport à l’idée d’un revenu de base inconditionnel, éventuellement financé par cette taxe, l’occasion d’interroger le lecteur sur la pertinence des politiques actuelles d’emploi.

Adaptation française : Arthur Mignon & Yué Yin

Consommation soutenable

Je suis allé récemment à une conférence fascinante organisée par la SCORAI, l’initiative d’action et de recherche pour une consommation soutenable. Cette organisation est dédiée à l’étude interdisciplinaire de la consommation et de son impact écologique. Ses membres prennent au sérieux la menace du changement climatique et ont abordé la question de l’orientation de nos habitudes de consommations, qui sont orientées par la culture d’entreprise et la l’ingénierie sociale. J’ai assisté aux interventions sur les transports, l’automatisation et l’idéologie. Parmi les sujets abordés : les voitures sans chauffeur, les vélos électriques, le ralentissement, l’empreinte écologique, la pleine conscience et la sagesse du consommateur. Le sujet de la consommation soutenable pousse la recherche à aborder d’importantes questions comme la manière dont les humains vivent et comment ils peuvent bien vivre. La conférence regroupait un panel de décideurs et d’universitaires que l’on ne voit pas souvent. Je me suis souvenu des congrès du BIEN et de l’US Basic Income Guarantee Network où j’ai vu des activistes, des décideurs et des universitaires s’écouter les uns les autres. Celles et ceux qui me lisent devraient aussi consulter la SCORAI et garder à l’esprit leurs futures conférences.

Faire connaître le dividende et la taxe carbone

Il y avait un sentiment d’urgence, étant donné nos connaissances sur la surexploitation des ressources. Les taxes carbone ont souvent été citées. Après tout, elles pourraient taxer les coût écologiques réels de consommation et de fabrication. Je crois fermement qu’une taxe carbone fait partie des sources possibles de financement d’une allocation universelle.

Nous avons entendu parler des Limites à la croissance depuis que le club de Rome a sorti sous ce titre un rapport aujourd’hui célèbre, en 1970. Le docteur William Rees, inventeur du terme empreinte écologique a souligné lors de la conférence que leurs projections se sont révélé fondées dans les 46 ans qui ont suivi la publication. Ce rapport prédit une série d’effondrements économiques à mesure que la consommation surpasse la disponibilité en ressources. Jusqu’ici, effrayant. Rees en appelle à l’instauration de taxes carbone mais aussi aux villes pour planifier la durabilité locale.

J’ai toutefois été surpris par le nombre de fois où j’ai dû expliquer aux participants ce qu’était un revenu de base. La plupart en avait entendu parler récemment mais un nombre non négligeable avait l’air étonné quand j’en faisait mention. Si vous lisez ceci, c’est que vous avez déjà probablement lu une poignée d’articles sur un revenu de base universel et vous devez penser que tout le monde en a aussi entendu parler. Nous n’en sommes pas encore là. Ceux-là sont des gens intelligents et impliqués. La plupart étaient sympathisants. Tout le monde ne pensait pas qu’un revenu de base faisait partie du sujet de la consommation soutenable. De même, tout le monde, à un rassemblement pro-revenu de base, ne penserait pas que les questions environnementales seraient centrales dans la lutte contre la pauvreté. Mais nous devons continuer à en parler.

Inquiétudes à propos du revenu de base et « que vont penser les voisins ? »

Ceux qui n’étaient pas convaincus (ou du moins pas aussi enthousiastes que moi) avaient des profils très divers. Beaucoup spéculaient sur la manière dont serait reçu le revenu de base par l’opinion publique ou par le Congrès des États-Unis. D’autres voulaient juste savoir si ce sujet favoriserait ou non les Démocrates lors des prochaines élections. Celles-ci sont les personnes les plus difficiles à convaincre. Elles ne se posent pas vraiment de questions sur leurs croyances. Nous entendons souvent ce genre de choses ailleurs. Ces inquiétudes se dissiperont quand une plus grande part de la population aura entendu parler du revenu de base. Encore une fois, nous devons continuer en parler. Il nous reste un long chemin à parcourir.

Inquiétudes concrètes au sujet du revenu de base

Certains participants ont émis de fortes réserves sur un revenu de base, je souhaite ici leur partager et opposer un début de réponse et une qui soit un peu plus longue mais qui inclut une introduction à la « décroissance ».

La plupart des participants qui examinaient la question du revenu de base étaient partisans d’une taxe carbone qui servirait à financer des projets écologiques tel que les transports en commun, la production d’énergie propre et un renforcement du droit environnemental. Est-ce qu’un revenu de base amputerait le budget de ces projets ? C’est une inquiétude réelle. Le revenu de base est souvent vendu comme solution remplaçant les fonctions de l’État. Nous devons admettre que c’est une part importante des finances publiques et chaque poste du budget peut se retrouver en concurrence avec les autres.

La meilleure solution à ce problème serait que les organisations écologistes écrivent les lois de mise en place d’un revenu de base. Aux États-Unis, nous avons le Groupe de pression des citoyens défenseurs du climat et la Loi sur le climat sain et la famille, portée par des soutiens au Congrès et dans la société civile.

Une autre problématique, liée à la recherche, a été évoquée. Il y a une corrélation forte entre le revenu et l’impact écologique néfaste. Dans le monde, et aux États-Unis, les personnes ayant les plus hauts revenus sont celles qui ont la plus forte empreinte écologique. Est-ce qu’un revenu de base pourrait transformer tous les Américains modestes en Américains de la classe moyenne ? Est-ce que ceux de la classe moyenne deviendraient des habitants des banlieues, conducteurs de 4x4 ? Ce serait une catastrophe écologique. Mais je veux insister sur le fait que cela a été évoqué comme expérience de pensée.. Je n’ai entendu personne affirmer que c’était une remise en cause du revenu de base.

Aujourd’hui, le revenu détermine les émissions de carbone

Les travaux de Jean Boucher, présentés à la SCORAI, m’ont donné une autre raison de penser qu’une taxe carbone est importante. Il a interviewé des personnes qui pensent que le changement climatique est un problème sérieux et d’autres qui ne le pensent pas. Il a compilé d’autres recherches sur les croyances en matière de climat et les schémas de consommation. Il a montré que les personnes percevant le changement climatique comme une menace émettent tout de même plus de carbone lorsque leurs revenus augmentent. Ils en émettent autant que des personnes aux revenus similaires qui ne voient pas le changement climatique comme une menace. Il a montré que ces personnes « bien intentionnées » avaient tendance à rejeter lors de voyages le carbone économisé ailleurs.

Le fait que le revenu rende les gens plus dangereux en tant que consommateurs est un argument fort en faveur des taxes carbone et autres régulations écologiques. Boucher, qui soutient un dividende financé par la taxe carbone, montre que convaincre les gens de la réalité du changement climatique ne générera pas un nombre suffisant de végétariens équipés en panneaux solaires pour changer réellement la donne. Nous devons rendre le carbone plus coûteux.

Boucher a fait campagne pour une taxe carbone via le Citizen’s Climate Lobby, qui réclame un tel dividende. Mais un revenu de base ou n’importe quel dividende pourrait-il reverser les bénéfices de la taxe carbone ? Ne mangerait-on pas plus de viande, ne voyagerions-nous pas davantage, détruisant ainsi la planète ?

Nous ne pouvons pas construire un monde meilleur sur le dos des pauvres

Si le mouvement écologiste adoptait ce genre de raisonnement, ce serait un désastre politique. Ils sont déjà accusés de sacrifier l’emploi et la prospérité sur l’autel de la préservation de la nature. Un revenu de base est un moyen de contourner cela. Il offre aussi quelque chose aux gens qui ont de bonnes raisons de douter qu’ils recevront un de ces nouveaux emplois « verts », high-tech, qui préservent l’environnement. Pouvez-vous vraiment dire à un mineur de charbon de devenir ingénieur en environnement ou fermier bio ? Ne doit-on pas dédommager les gens, comme ce mineur, de leur dérober le tapis sous les pieds, bien que cela soit nécessaire ?

Nous devons comprendre pourquoi les populations déprimées ne croient pas les leaders qui leur promettent des emplois. On leur a déjà promis ce genre de chose. On leur a dit que des emplois avaient été créés, sans que quoi que ce soit change pour eux . Alors que j’écris, je viens juste de voir une vidéo de la Convention du parti Démocrate affirmant que Bill Clinton avait créé des millions d’emplois. Il y a une grande frange de la population qui n’en voit tout simplement pas la couleur. Un dividende serait un soutien visible pour eux et leurs communautés. Et un catalyseur de création d’emploi d’un genre nouveau. Il concernerait aussi les invisibles et les ignorés de notre société. Sans un tel dividende, nous donnons aux opposants à la protection de l’environnement une belle occasion de capter les voix des plus démunis.

Nous n’avons pas le droit d’user de la privation, ou de la menace de privation, même avec les buts les plus nobles. C’est désastreux lorsque les privilégiés soutiennent que nous devrions conserver la menace de la pauvreté pour que les gens acceptent les sales boulots en étant moins bien payés. Comme il est mauvais de laisser les gens dans la précarité même si notre intention est de promouvoir l’écologie durable. Parler ainsi, c’est allier le désastre politique à notre désastre moral actuel. Après tout, on utilise effectivement la menace du dénuement pour discipliner de larges pans de la population.

Le revenu de base et la décroissance

La présentation liminaire de Giorgios Kallis m’a guidé vers ma réponse provisoire à ces questions. Il soutient un revenu de base en même temps qu’il promeut un accès universel à des versions basse consommation des transports en commun, à l’éducation et à la santé. Il voit cela comme un moyen de réduire les aspects destructeurs de notre économie, dirigée par le capital, et de promouvoir d’autres portions de l’économie auxquelles nous accordons de la valeur, bien qu’ignorées par le capital.

Le projet de Kallis combine l’écologie politique et l’économie verte. Ce sont deux mouvements séparés qu’il définit en essayant de prendre plus au sérieux les conditions matérielles qui sous-tendent notre activité économique. Le lien entre la croissance du PIB et l’augmentation des émissions de carbone a une longue histoire. Kallis en a appelé à « la prospérité sans croissance » et fait partie d’un mouvement décroissant. Nous avons une planète finie et nous ne pouvons pas continuer à croître selon les dogmes orthodoxes.

Je dois admettre que j’ai souvent présenté un revenu de base comme un moyen de croissance pour les groupes humains rendus invisibles aux yeux des marchés et des réformateurs actuels. Parce que j’ai trouvé cet argument écologique en faveur de la décroissance plausible, je me suis demandé ce que cela signifierait pour ma vision de la manière dont fonctionne le revenu de base.

Le modèle iceberg de Gibson-Graham

En présentant sa proposition, Kallis nous a montré ce dessin d’un iceberg conçu par les économistes féministes Katherine Gibson et Julie Graham. Je n’ai pas pu me le sortir de la tête. Détaillons-en deux exemples et revenons ensuite au revenu de base et à la décroissance.

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Elles ont publié leurs travaux sous le nom combiné de « J.K. Gibson-Graham » et on peut trouver leur travail sur un site web nommé « Community Economies ». Selon elles, presque toutes les théories économiques ne tiennent compte que de « la partie émergée de l’iceberg », c’est-à-dire des marchés capitalistes et du salariat. Au dessus de la « ligne de flottaison », nous avons tout ce que notre économie de marché voit. Si un prix peut être mis dessus, alors quelqu’un avec de l’argent à investir (un capitaliste) ou à dépenser (un client) peut faire une offre pour cela. Ce sont les choses auxquelles nos économistes et nos politiques (et de plus en plus notre culture) accordent de la valeur.

En dessous de la ligne de flottaison restent les choses auxquelles nous accordons de la valeur, mais que les marchés ne vont pas valoriser de la même manière. J’ai choisi deux exemples parce que l’idée du modèle iceberg, dans sa globalité, est de vous amener à réfléchir sur les choses auxquelles vous accordez de la valeur, et de vous faire voir où elles se trouvent. Songez à l’importance de beaucoup de ces choses qui se trouvent immergées. Nous valorisons la culture, la charité, l’éducation, la santé et la vie de famille. Nous n’échangerions pas ces choses contre de l’argent. Elles ont une valeur qu’il est difficile de réduire à un montant.

La liste n’est pas exhaustive. Ainsi, chacune des choses qui se trouvent sous la ligne a sa version salariée et monétisée. Les gens paient pour les écoles et les politiques y assignent une valeur monétaire. Il y a un marché de l’art et de la musique. Une bonne part de l’activité économique qui autrefois se déroulait dans les foyers est maintenant prise en charge par des salariés.

Le problème est que nous vivons dans un monde où l’ensemble de nos décisions sont encouragées à être prises en fonction de ce qui figure au dessus de la ligne. Quand les bibliothèques et les écoles soumettent leurs budgets, on leur demande de justifier leur existence en termes de marché et de salaires. Mais peut-être aimerions-nous juste apprendre. On ordonne aux organisations environnementales de penser à l’économie alors que nous ne donnons pas de prix à ce que l’on respire, mange, boit ou regarde.

Beaucoup de ce qui se trouve sous la ligne de flottaison renvoie à des manières d’être, à des espaces où l’on reconnaît le talent des uns et des autres. Les familles sont un large espace, et nombre d’entre nous aimeraient être capables de travailler davantage avec des technologies open-source et des entreprises coopératives parce que nous accordons de la valeur à leur caractère moins dominé.

Les marchés et les lieux de travail peuvent aussi être ces espaces chargés de valeurs, mais les valeurs que l’on utilise quand nous évaluons un marché ou un lieu de travail doivent venir de quelque part en dessous de la ligne de flottaison. Si, en évaluant l’ensemble des besoins de santé, vous ne pensez qu’en termes comptables, alors vous n’atteindrez pas votre but, d’assurer la santé de tous. Mais bon nombre des décisions des organismes de santé sont prises en fonction de la partie émergée de l’iceberg.

Giorgio Kallis nous a montré le modèle iceberg de Gibson-Graham afin d’illustrer le fait que le mouvement décroissant a pour ambition de réduire ce qui se trouve au sommet de l’iceberg pour développer ce qui se trouve dans sa partie immergée.

Le revenu de base et la croissance des valeurs

Peut-être suis-je trop endoctriné par un langage orienté vers la croissance, mais je ne peux m’empêcher de mettre à l’écart le mot « décroissance ». Ses soutiens semblent parler de la « croissance réelle » ou de la « croissance des valeurs » (« croissance des valeurs » est une expression que je viens d’inventer). Je suppose qu’ils ont besoin de poser clairement qu’ils pensent que la Terre ne peut être préservée que si les marchés de capitaux mobilisent moins de ses ressources. Cette part de l’économie doit être minorée.

Cependant, Giorgios Kallis dit clairement qu’il ne parle pas d’une existence moins riche. La décroissance pour lui ne signifie pas se serrer la ceinture. Il soutient un revenu de base fondé sur la taxe carbone précisément parce qu’il espère que les gens vont se désengager de la vie trépidante que leur font mener le salariat et la consommation de masse. Il espère en fait que les gens vont se désengager de l’économie telle qu’elle est actuellement. Mais, d’après lui, ils vivront mieux.

Ceux qui font le choix de vivre avec leur revenu de base comme unique revenu décident, par définition, qu’ils peuvent vivre mieux avec plus de temps et moins de ressources qu’en occupant l’un des postes de travail qu’on leur propose. Ces styles de vie consommeront moins que ce que le marché nous amène à consommer aujourd’hui. Ils élargiront également l’horizon des autres. Quand on regardera autour de nous, nous verrons autre chose que le mode de vie que les grandes entreprises nous incitent à désirer. Il ne s’agira plus seulement de travailler et d’aller faire les courses avant de retourner au travail.

Lorsqu’on présente le revenu de base, il nous est souvent demandé de prouver que les gens ne fuiront pas le travail. Je mets souvent en exergue le fait qu’on continue de vous verser le revenu de base même si vous acceptez un emploi. Actuellement, celles et ceux qui dépendent d’une aide sociale s’inquiètent de perdre cette aide en acceptant un emploi. (Ceux qui analysent les réformes me renvoient souvent à des lois très complexes. Les détenteurs d’un MBA et les avocats ne tombent pas d’accord sur les significations de ces lois. Bien qu’ayant deux diplômes, je ne pourrais dire à personne ce qui lui arriverait. On attend des bénéficiaires de l’aide sociale, éduqués ou non, qu’ils comprennent comment ces réformes seront interprétées. Le revenu de base contourne tout cela.) Nombre de start-ups seront maintenues à flot par le revenu de base.

Mais Kallis en appelle ici à une révolution des esprits. Pour Kallis, ce scénario cauchemardesque n’en est pas du tout un. Les gens qui fuiront le marché de l’emploi économiseront simplement les ressources terrestres. Tous ceux qui choisissent de fuir le marché de l’emploi pour vivre plus sobrement accordent un temps de vie supplémentaire à la planète.

Nous n’avons pas besoin de consommer pour vivre ou même de vivre pour consommer

La consommation devient plus coûteuse alors que nous sommes en capacité de donner à la créativité et aux soins le temps qu’ils méritent. Cela répond aux préoccupations de Jean Boucher sur le revenu et la consommation élevés. Quand on considère ce qu’il est possible de faire avec nos revenus, il n’y a pas aujourd’hui beaucoup de choix « basse consommation ». Il y en aura davantage avec le revenu de base, qui créera de nouvelles catégories d’acteurs sociaux.

Revenons à notre iceberg. Un revenu de base signifie que vous pouvez prétendre à une sorte de propriété sur le revenu. Vous n’avez pas besoin de plaire à quelqu’un qui a de l’argent pour avoir un revenu. Vous n’avez pas besoin d’emploi ou de patron. Cela signifie que vous pouvez consacrer plus d’argent et de temps aux choses qui comptent pour vous, au-delà du marché, des salaires, et des gens qui les font marcher.

Le revenu de base déplace les ressources du sommet de l’iceberg à sa partie immergée. On constate que les marchés étendent leurs vues à des choses auxquelles nous tenons. Un revenu de base suffisant pour vivre nous permettrait de dire non plus souvent au monde du sommet de l’iceberg. Quand on agira de manière à construire la vie que l’on souhaite, on se focalisera sur les valeurs qui sont en dessous de la ligne. Nous serons plus assurés que jamais de savoir ce que l’on veut.

Nous aurons plus d’exemples de gens menant une vie qui leur plaît. Cela inclura des investisseurs, des entrepreneurs et des employés, mais aussi des vies consacrées à la culture, aux expériences, à l’éthique et aux valeurs. Un revenu de base augmentera le nombre de personnes s’organisant pour promouvoir ce qu’elles considèrent bon, juste ou vrai. Nous avons besoin de plus d’organisations qui se situent en dehors des entreprises à but lucratif, en compétition pour capter notre attention et notre temps. Nous dépendons de gens qui négocient entre leurs besoins et leurs volontés et les croyances et relations de pouvoir dont ils ont hérité. Ce nouveau monde sera plus enclin aux conflits, plus divers que le monde actuel. Il pourrait être aussi plus délibératif si la persuasion devient un moyen plus important pour regrouper des gens aujourd’hui regroupés par le capital et l’offre salariale. Un revenu de base financé en taxant la pollution, rendant coûteuse la destruction de l’environnement, donnera davantage de sens à des vies moins destructrices.


Photos : CC Pixabay, Lurens et Flickr, Botijo.